THE SPIRIT (2008) de FRANK MILLER... hum, oui. On est nombreux à penser que ce qu'il y avait de plus réussi dans le film, c'était l'affiche et le derrière de EVA MENDES.
Au moins Le poster reproduisait l'esprit novateur et graphique de WILL EISNER. Ces fameuses pages de titres du SPIRIT ont cloués le bec de milliers de détracteurs anti-comics pendant des années. Le poster reprend ce système dans un montage photoshop du meilleur gout. OK, d'un point de vue efficacité, l'accroche est 5 fois plus grosse que le titre et on voit presque pas le personnage principal qui est quand même un sinistre inconnu pour la quasi totalité de la planète. Mais l'effort graphique pouvait être remarqué... et bien non.
Si on en juge la gueule de la couverture de DAREDEVIL 216 par DAVID MAZZUCHELLI... soit environ 9 comics avant DAREDEVIL : BORN AGAIN, on ne peut qu'être éblouit par l'influence de WILL EISNER sur cette couverture. Visuellement c'est un total n'importe quoi de perspective, de taille de perso ou de mise en scène, mais cela fonctionne à merveille. Le dessin c'est ça aussi, montrer des choses impossibles.
Que des graphistes pompent des sources multiples pour faire leur travail, j'ai rien contre, c'est même un peu leur but ultime; refaire du neuf avec du vieux gràce à une connaissance apronfondie de la prodcution visuelle des derniers siècles... ok ça se résume souvent au 10 dernières années... Le problème c'est quand ton travail perd tout son intérêt quand on voit enfin l'original. Comme ici, il s'agit de THE SPIRIT, ça va... on va survivre, c'est bon. Mais on a eu chaud.
Par contre, chez MARVEL, on connait son boulot et on sait plus ou moins ce qu'on a en stock et quand DAVID AJA nous fait une couverture pour DAREDEVIL : BLACK & WHITE, il nous offre un sacré clin d'oeil et aussi une meilleure composition malgré tout le bordel des éléments qui ont été rajoutés après. Un autre petit détail dans ce comics, on a une histoire de PETER MILLIGAN et JASON LATOUR qui est remplie de références à la période MILLER de L'HOMME SANS PEUR.
bref, c'est plus le serpent qui se mord la queue, c'est carrément de l'autofellation.